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LA SOLIDARITE EN PARTAGE

Alain GOMEZ, Président de l’association

Publié dans l’indépendant le 10 février 2023

Alain Gomez, ancien cadre d’Emmaüs à la retraite, conseiller municipal à Durban, a lancé l’association Corbières Solidarités, avec un autre élu du village, Christian Tourne, en 2021 pendant le confinement. Objectif : créer du lien social et soutenir les personnes en difficulté. Président de cette structure, il candidate au budget participatif du département de l’Aude pour développer l’idée d’une « ressourcerie ». Explications.

Qu’est-ce que la « ressourcerie » ? Une ressourcerie est un lieu où sont collectés les objets et matériaux dont leurs propriétaires n’ont plus besoin. Elle gère sur un territoire donné un centre de récupération, de valorisation, de revente et d’éducation à l’environnement. Notre idée est de créer une véritable plateforme dans notre local de 200 m² – mis à disposition par la municipalité de Durban – qui est situé dans la zone artisanale de la Noria, un lieu central et de grand passage de notre canton. Cette plateforme nous permettrait de récupérer des objets, de les réparer ou les transformer, pour les revendre. Nous aurions un espace de stockage et créerions des ateliers participatifs de réparation des objets. Exemple : vous avez un appareil qui ne marche pas ? Eh bien, vous venez nous voir, et on le répare ensemble. On ne jette pas, on répare. C’est l’apprentissage au réemploi.

 Lutter contre la surconsommation : Il y a toute une philosophie qui sous-tend votre projet…

Oui depuis le début. Pendant le confinement, on trouvait vraiment qu’il manquait de liens sociaux et d’initiatives à Durban et par extension dans le canton… On s’est donc dit qu’il fallait venir en aide aux personnes isolées. D’où Corbières Solidaires et maintenant ce projet de la Ressourcerie avec derrière l’idée d’une économie sociale et solidaire qui implique l’anti-gaspillage, la récup, la lutte contre la surconsommation.

Comment Corbières Solidarités a-t-elle évolué

Au tout début, on s’est mis à récupérer des produits réformés des grandes surfaces, c’est-à-dire des produits qui ne sont plus présentables à la clientèle, des fins de série ou qui ont de petits défauts. Essentiellement du mobilier, de l’électroménager, des lits, des matelas, des canapés… Ces dons – défiscalisés pour les donateurs – on les revend un tiers de leur prix habituel à des gens en difficulté. Ces ventes solidaires attirent entre 150 et 200 visiteurs à chaque fois. On organise aussi des vide-greniers et des gens ont commencé à venir directement au local de l’association pour faire des dons. Aujourd’hui, l’association compte 80 adhérents et une dizaine de bénévoles retraités actifs. Et nous ne manquons pas d’idées !

Création d’une objethèque et d’un emploi aidé

Des projets autres que cette ressourcerie ?

Cette ressourcerie, c’est la base de tous nos projets justement. On pense à créer une « objethèque ». L’idée, c’est la mise en commun de tout un tas d’objets, d’institutionnaliser ce qui se fait depuis toujours entre voisins. Exemple : l’heureux propriétaire d’une perceuse ne s’en sert qu’en moyenne 12 minutes par an… Le reste du temps, elle dort ou il la prête à son voisin… Là, elle serait à l’objethèque et chacun pourrait s’en servir et la ramener ensuite. En plus du partage de produits, il y aurait du conseil et du partage de connaissances.

Comment soutenir cette initiative ?

Les Audois de plus de 11 ans seront invités à voter en avril prochain pour le projet de leur choix sur le site du Département (https://jeparticipe.aude.fr/dialog/budget-participatif-2/proposal/creer-ressourcerie-recyclerie). On compte sur eux ! En sachant que grâce à cet argent public, nous pourrions créer un emploi aidé de technicien-conseil et aussi élargir les plages horaires de nos permanences (pour l’heure, les mercredis et vendredis de 14 heures à 17 heures).

 

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